Nicolas Repac

Dancestral EP

Sortie le 10 juillet 2020

No Format

C’est suite à sa rencontre en 2015 avec Charles Duvelle, co-fondateur avec Pierre Schaeffer du mythique label discographique Ocora Radio France, puis de la collection “Prophet” également consacrée à la captation partout sur la planète des musiques traditionnelles les plus rares, que Nicolas Repac a eu le désir de remettre en branle la féérie onirique de son art du sample.

Il y avait dans sa maison plein de souvenirs de voyages accrochés aux murs, des instruments de musique, de toutes les musiques, des livres d’où s’échappaient des histoires, des objets du monde, de tous les mondes, des photos, son studio avec ses vieux synthés analogiques, son piano. Sa vie avait dû être une aventure incessante peuplée de paysages, de routes, de voix et de visages, de couleurs, de rythmes et de langues aujourd’hui disparues. Mais plus encore c’était le voyage intérieur et le don de soi, armé d’une intarissable soif du monde, qui transparaissait dans son regard. Je regardais cet homme et soudain il m’apparut tel un lépidoptériste du son, armé d’un enregistreur Nagra en guise de filoche, capturant des musiques papillons, fondateur d’une collection multicolore de rythmes et d’harmonies uniques au monde, qui sur l’échelle du temps, n’auraient vécu que quelques secondes sans sa volonté et sa quête incessante. Un infatigable chasseur-cueilleur de sons, sauveteur de la mémoire.

Dans le prolongement de deux de ses albums précédents pour le label Nø Førmat!, « Swing Swing » et « Black Box », qui revisitaient au prisme de la musique électronique de vieux enregistrements de jazz et de blues, le musicien s’est donc plongé corps et âme plusieurs années dans la malle aux trésors de ces archives glanées tout autour du monde.

Avec ces voix, rythmes, et couleurs sonores, il a composé un ensemble de pièces à la fois totalement expérimentales dans leurs formes kaléidoscopiques et parfaitement insituables sur l’échiquier des musiques actuelles. Puisant dans la richesse de ce matériau avec la candeur émerveillée d’un enfant, Nicolas Repac s’aventure ici dans les télescopages sonores et stylistiques les plus fous, s’affranchissant de toute cohérence ethnomusicologique, pour, au-delà des frontières du temps et de l’espace, s’adresser directement à l’âme et à l’imagination des auditeurs. Greffant les grooves entêtants de percussions traditionnelles du Bénin sur des ritournelles de violon subsaharien entrelacé de morin khuur mongol sur fond d’arc à bouche pygmée, Nicolas Repac nous emmène dans le plus envoûtant des voyages immobiles — au plus intime des pulsions et pulsations humaines.

Dancestral est le premier EP issus de ces travaux.