Someone

Orbit II

Sortie le 20 juin 2020

PIAS

En cette période troublée, Someone (de son vrai nom Tessa Rose Jackson) a choisi de façonner avec amour sa propre réalité parallèle. Habité de positivité et d’une imagination débordante, ce nouvel album paraît à la fois familier et un peu plus léger. Son effet est plus proche de la thérapie que de l’envie d’évasion. Someone n’a pas peur de partager ses propres angoisses (“every move you make feels out of line / and these days you get frightened by the weather”), et elle accompagne ses paroles tout en sincérité avec une palette musicale chargée d’optimisme.

Someone puise son inspiration dans les films de science-fiction des années 1970, et leur dimension originale, onirique et souvent philosophique. Elle traduit cette inspiration en son, depuis son home studio d’Amsterdam, au moyen de synthétiseurs analogiques, de lignes de basse psychédéliques, de guitares électriques qui passent d’une sérénité ondulante à une distorsion rugueuse en un clin d’œil, et de sa voix de velours scintillant au-dessus de la musique.

Le contraste est un motif récurrent chez Someone, en termes de son comme de paroles. Parfois elle choisit des mots très clairs – Don’t tire yourself out / toss, turning in your head / don’t wallow / Forget. / Forgive” –, d’autres fois elle privilégie la métaphore : “Leave the light on / next time that you dive into the deep”. Son imagerie évoque souvent sa première source d’inspiration créative : l’espace.

« Il y a une dualité évidente dans l’espace. On voit les mêmes étoiles au-dessus de nous toutes les nuits, mais quasiment personne parmi nous n’y est réellement allé. Pour moi c’est une entrée vers l’imagination. Cette capacité à voir une fraction si infime de quelque chose de si vaste. Ça génère instantanément des images, des idées dans notre esprit, les possibilités sont tout simplement infinies. »

Cette abondante créativité nourrit bien plus que la musique de Someone, qui a aussi beaucoup de talent pour les arts visuels. Pour ORBIT II elle a utilisé la technologie pour réunir tous les arts qui l’intéressent. Cinq créations visuelles de son cru répondent à sa musique au moyen d’éclaboussures de couleurs vives, de fenêtres abstraites s’ouvrant sur des paysages oniriques, ou encore de constellations de planètes encore inconnues, et chacune d’elles est liée à une chanson de l’album. Ces artworks prennent vie grâce à la réalité augmentée lorsqu’on les observe via une application crée pour smartphone ou tablette. On peut interagir avec eux, déplacer, multiplier les éléments abstraits, leur donner de nouvelles formes sur l’écran tout en écoutant la chanson correspondante, et en profitant de ses paroles qui flottent tout autour.

« Je cherchais un moyen de rendre l’expérience de la découverte plus active, au lieu de passer d’une chanson à l’autre sur Spotify. Un engagement, une façon de déclencher la curiosité chez les gens, et de les inviter à prendre le temps d’explorer. »

Par ses mots, sa musique et sa vision, ORBIT II est une étude pour Someone de sa perception de la vie pendant cette période précise. Passant de l’auto-dépréciation taquine de « You Live in my Phone » à la dystopie proche d’Huxley de « Braver Times », et se terminant sur le souffle méditatif « Forget Forgive », Someone nous accueille sur le perron de son univers apaisant et scintillant et nous invite chaudement à entrer.

« Cet album n’est pas un journal intime au service de mes sentiments. J’aimerais qu’il constitue une expérience réconfortante et motivante, un moyen de lier connaissance pour les gens qui se retrouvent dans ces chansons. C’est un album qui parle du moment présent. Là, tout de suite. »