Late Runner

Nothing's Real Anymore

Sortie le 20 août 2021

Crunchy Frog

Nothing’s Real Anymore est le premier album de Late Runner, le nom d’artiste du songwriter danois Asger Tarpgaard.

Late Runner, explique Asger, est quelque chose qu’il a pris le temps de mûrir, une musique qu’il s’est finalement senti prêt à écrire. Les dix titres de l’album sont imprégnés d’une réflexion sur le passé à travers le prisme morose du présent. Ils évoquent la lumière diffuse du soleil de la fin de l’été ou du début de l’automne, un peu comme la pochette de l’album. C’est une musique de maturité, en d’autres termes, et Tarpgaard dit qu’il se trouve à un moment où il est enfin capable de donner corps à la musique qu’il a en tête. Cette maturité est évidente tant dans le son que dans les paroles méditatives de Late Runner ; rien ne semble ou ne paraît précipité. Une attention particulière est portée aux détails dans la pop alternative et rêveuse de Late Runner, qui puise son inspiration chez les Beach Boys, Air, Beck, George Harrison et John Lennon, en mélangeant librement la clarté du son moderne et un sens de la mélodie originale et naturelle, avec une production typée années 70. C’est une musique contemplative exprimée par une voix claire, vulnérable et chaleureuse, et des paroles directes, réfléchies et introspectives.

Le morceau d’ouverture, « Spring », sert de base thématique à l’album. Son couplet, tant dans les mots que dans la musique, semble hors du temps : « If I were young / With all I know / With all I’ve seen / If I were young again » (« Si j’étais jeune / Avec tout ce que je sais / Avec tout ce que j’ai vu / Si j’étais jeune à nouveau »). Le couplet est prononcé d’une manière ouvertement fragile, comme s’il était chanté en position couchée. Le refrain, ensuite, nous ramène dans le présent, alors qu’un chatoyant monde de synthétiseurs et de guitares apparaît et s’étend sur l’air de : « Summer is gone / You remind of spring » (« L’été n’est plus / Tu te rappelles le printemps »). La nostalgie qui coule dans les veines du morceau se teinte d’utilité – comme un outil qui donne un sens au présent.

Ailleurs, sur le single « Someone Else #2 » – un titre nocturne, aigre-doux et émouvant – la chaleur et le tranchant du chant, les synthétiseurs qui bouillonnent et tournoient, ainsi que la basse électrique entraînante, évoquent des images du ciel nocturne… des étoiles, des planètes et des galaxies qui tourbillonnent au-dessus de nos têtes, avec la sensation d’être un petit point qui flotte au milieu de tout cela. C’est l’histoire du manque de l’être aimé, dont on ne sait s’il nous est revenu : « I can’t get you off my mind / I have tried a thousand times / When the stars come out / I close my eyes and wonder to myself / Do you think of me tonight / Or someone else, or someone else? » (« Je n’arrive pas à te chasser de mon esprit / J’ai essayé des milliers de fois / Quand les étoiles apparaissent / Je ferme les yeux et je me demande / Est-ce que tu penses à moi ce soir / Ou à quelqu’un d’autre, ou à quelqu’un d’autre ? »).

Le titre fait référence au tube « Someone Else » de Superheroes, l’ancien groupe d’Asger Tarpgaard ; et comme il se doit, il est rejoint par ses anciens camarades de groupe Thomas Troelsen et Tanja Simonsen aux chœurs.

« J’avais beaucoup travaillé sur l’appel et la réponse du chœur dans le refrain, mais sans arriver à ce que je voulais. J’étais sur le point de laisser tomber quand l’idée de faire appel à mes deux amis d’enfance de Superheroes m’est venue, explique Asger. C’est ce qui a permis d’aboutir la chanson. Musicalement c’était parfait et ça a donné un nouveau sens aux paroles et au titre. Le passé et le présent se sont rejoints. »

Au Danemark, son pays natal, Asger Tarpgaard a connu une ascension fulgurante avec son premier groupe, Superheroes, alors qu’il n’était qu’un jeune guitariste de 16 ans à la fin des années 90 ; un voyage qui a vu le groupe atteindre les sommets des hit-parades au cours de trois albums et cinq EP, et même être encensé et recommandé par Beck lui-même. Asger Tarpgaard rejoint ensuite le trio power pop Private auprès de Tanja Forsberg Simonsen d’ONBC et du producteur et chanteur Thomas Troelsen, et se produit avec Lightwave Empire aux côtés de Bjarke Niemann de Spleen United.

La version originale de « Someone Else » (le single de Superheroes) a servi de modèle créatif pour Tarpgaard – il s’agit du titre qu’il considère comme la référence. Pour Late Runner, la règle d’or était que toutes les chansons qu’il écrivait évoquent le sentiment de quelque chose de bien d’une manière similaire à « Someone Else », et chaque chanson de Nothing’s Real Anymore possède cette qualité.

L’album est une initiation à un nouvel artiste solo prometteur, et un travail qui tient cette promesse. Profitez-en !