Laraaji

Sun Piano

Sortie le 17 juillet 2020

All Saints Records

Avec Sun Piano, Laraaji revient, comme il l’a toujours souhaité, à son tout premier instrument, qu’il a appris à jouer en grandissant dans le New Jersey dans les années 1950. Loin de ses jams cosmiques à la cithare bourrés d’effets spéciaux, ces miniatures élégantes révèlent malgré tout suffisamment de caractère et de lumière intérieure pour être facilement estampillées « musique de Laraaji ». L’album a été enregistré dans une église de Brooklyn par Jeff Zeigler (Kurt Vile, The War On Drugs, Mary Lattimore).

Cette sortie marque la dernière étape d’une sorte de renaissance tardive pour le musicien new-yorkais. Laraaji s’est fait connaître à la fin des années 1970 grâce à sa présence sur la série légendaire d’albums « Ambient » produits par Brian Eno, Ambient 3: Day of Radiance. Depuis quelques années une toute nouvelle génération de fans a redécouvert sa musique par le biais de rééditions de labels comme The Numero Group, Light In The Attic et Leaving Records, de nouvelles collaborations avec les musiciens underground Dallas Acid et Sun Araw, d’apparitions en concerts dans le monde entier aux côtés d’artistes comme Solange et Jonathan Wilson, et d’une couverture médiatique assez large : Laraaji a partagé son amour pour les vêtements de couleur orange dans un numéro de Vogue, il a démontré les bienfaits de la musique transcendantale sur BBC4, et il a donné un concert Tiny Desk pour NPR.

Sun Piano est la première sortie d’une trilogie. Un second LP, Moon Piano, et un EP de duos piano et autoharpe sortiront plus tard cette année.

Laraaji est un musicien, mystique et praticien de la méditation par le rire vivant à New York. Baignant dans la musique depuis son plus jeune âge, il grandit dans les années 1950 en jouant du gospel et de la musique d’église dans le New Jersey, et en écoutant du R’n’B et du jazz à la radio. Au début il imite ses idoles au piano, comme Fats Domino, Errol Garner, Ahmad Jamal et Oscar Peterson, puis commence à écrire ses propres œuvres doo-wop et chorales pendant ses années lycée. De 1962 à 1964, à l’université Howard à Washington, il étudie la musique, théorie et composition, spécialité piano, et il rencontre Curtis Mayfield, Donny Hathaway et Bobby Timmons. Il prend aussi des cours de théâtre, qui le conduisent sur la scène stand-up de New York. Il joue les animateurs sur la scène du légendaire Apollo à Harlem, il chauffe la salle pour des artistes comme Barry White et Roberta Flack, il apparaît dans une production théâtrale aux côtés du jeune Morgan Freeman.

Au début des années 1970 il travaille à l’Aquarius, un coffee shop situé à Park Slope à Brooklyn, et joue du piano électrique Fender Rhodes dans un groupe de fusion, The Winds of Change. Au milieu des années 1970, un réveil spirituel le pousse à échanger sa guitare contre une autoharpe ; il joue davantage de freeform, des improvisations cosmiques dans les rues de New York. Après l’avoir vu jouer un soir dans Washington Square Park, Brian Eno l’invite à enregistrer un album pour sa série « Ambient » (Ambient 3: Day Of Radiance, sorti en 1980).

Dans les années 1980 Laraaji sort lui-même une série d’albums enregistrés chez lui sur cassettes, vendues dans la rue, dans des librairies ésotériques et dans des headshops new age. Précurseur du marché underground des cassettes DIY toujours en cours dans le monde de la noise, synth, drone et autres genres marginaux, la musique de Laraaji de cette époque a été rééditée au cours de ces dernières années par des labels comme Leaving Records, Light In The Attic et The Numero Group.

A la fin des années 1980 il réalise le très apprécié Flow Goes The Universe pour All Saints Records (produit par Michael Brook) et fournit des chants psalmodiés dans le style sound system pour un album du groupe japonais de dub reggae Audio Active. Plus récemment il apparaît sur des enregistrements avec Pharoah Sanders, Bill Laswell et Jonathan Wilson, et sort des albums collaboratifs avec une jeune génération d’artistes comptant parmi eux Blues Control, Sun Araw et Dallas Acid. Ses deux albums les plus récents pour All Saints sont Bring On The Sun et Sun Gong, duo d’albums produit par Carlos Niño. Un album de remixes est également sorti, Sun Transformations, sur lequel figurent des réinterprétations de ses œuvres par des beatmakers contemporains comme Ras G, DNTEL, Flako, Photay, et son ami de toujours, la légende du disco Larry Mizell.

Sun Piano représente une nouvelle étape dans l’histoire de la musique de Laraaji. Il marque à la fois le terme d’un cycle commencé dans son enfance, et une toute nouvelle facette de sa musique pour ses fans de la première heure, dévoilant d’autres aspects de ses expériences instrumentales, et une capacité innée pour la composition spontanée peaufinée au fil de nombreuses années.