Jon Hassell sortira le 24 juillet « Seeing Through Sound (Pentimento Volume 2) ». Ce deuxième volume de la série Pentimento fait suite à Listening To Pictures de 2018 et présente huit nouveaux morceaux du musicien visionnaire, poursuivant ainsi l’exploration des possibilités de recombinaison et d’imbrication des gènes musicaux. Le pentimento est défini comme la « réapparition dans un tableau d’images, de formes ou de traits antérieurs qui ont été modifiés et repeints », ce qui est évident dans le style de production innovant qui « peint avec le son » en utilisant des nuances qui se chevauchent pour créer une nouvelle palette indéfinissable et enivrante.

Dans le style classique de Hassell, le titre peut être interprété de multiples façons, mais la plus pertinente en ce moment est peut-être l’instinct humain de chanter et de jouer à travers une pluie de difficultés. Un futur blues de forme indéterminée et toujours changeante. L’album est marqué par deux épopées de plus de 8 minutes au début et à la fin dont l’hypnotique « Fearless » avec son rythme métronomique, presque Can, et sa texture sonore floue et noirâtre émergeant du brouillard comme les phares d’une voiture. Tout en contenant les graines de la fusion classique du « Fourth World », ce disque montre que l’artiste cherche toujours à créer de nouvelles formes et mutations de musique, une fenêtre palpitante sur ce à quoi la musique pourrait ressembler dans un monde à venir.

Trompettiste, compositeur et concepteur musical, la carrière de Jon Hassell croise une multitude de filières dans l’histoire de l’avant-garde et le développement de formes musicales véritablement nouvelles. Après avoir étudié avec Karl-Heinz Stockhausen à Cologne (aux côtés des futurs membres du groupe Can), il a participé à l’enregistrement original de In C (1968) de Terry Riley, a fait partie du Theatre Of Eternal Music de La Monte Young et a étudié le chant kiranique avec Pandit Pran Nath, ce qui a influencé sa propre technique instrumentale et le traitement de la trompette avec divers effets électroniques. Un intérêt croissant pour la musique indigène d’autres cultures a conduit à l’invention de son mélange de styles différents « Fourth World », que l’on a entendu pour la première fois sur des albums tels que Vernal Equinox et Earthquake Island à la fin des années 1970. Ceux-ci ont attiré l’attention de Brian Eno, qui a collaboré avec Hassell sur l’album Possible Musics, et a utilisé de nombreuses idées du Fourth World sur son album My Life In The Bush Of Ghosts avec David Byrne. Il a joué sur des albums d’artistes tels que Talking Heads (l’album phare Remain In Light), Peter Gabriel, David Sylvian et Björk, a composé des bandes originales de films et a contribué à des œuvres théâtrales. Ces dernières années, il a été reconnu comme une influence clé sur une nouvelle vague d’artistes, notamment Oneohtrix Point Never, Huerco S et Visible Cloaks. En 2017, sa musique a été célébrée avec un album compilation sur Optimo Music, Miracle Steps : Music From The Fourth World 1983 – 2017. En 2018, il a sorti son premier album en 9 ans, le très acclamé Listening To Pictures (Pentimento Volume One). Plus tôt cette année, son premier album classique, Vernal Equinox de 1977, a été remasterisé à partir des bandes originales et réédité, avec l’édition d’un essai de Brian Eno sur l’impact que l’album a eu sur lui.