El Perro Del Mar

Free Land EP

Sortie le 20 novembre 2020

Memphis Industries

A propos de Free Land, par El Perro del Mar

Déconstruction

Construction

Il y a tant de choses dans ma façon de créer qui concernent ces deux choses. La déconstruction semble destructrice. Et oui, ça l’est souvent. Je ne suis pas certaine que ça doive l’être mais pour moi c’est le plus souvent le cas. Mais alors peut-être que c’est ce qui a rendu la construction si agréable dans tout ça. Début 2020, on m’a demandé de passer du temps au MOMA de Stockholm et de voir ce que j’en sortirais. Pour ce projet, on m’a donné une liberté de création totale. La mission semblait à la fois incroyable et imposante dans son infinité. L’objectif au bout étant de donner un concert dans le musée à partir de ce que j’aurais obtenu.

Passer du temps là-bas signifiait y venir le lundi (quand le musée est fermé) et m’y promener à la découverte des sous-sols et des salles d’exposition. Très vite je me suis aperçue que j’étais loin d’être seule, j’étais en compagnie des peintures et des sculptures, des installations vidéo et des photographies. Je les voyais, les découvrais vraiment pour la première fois. C’était une sensation très spéciale et je me sentais aussi vraiment spéciale. Mais c’était également écrasant. Que faire de tout ça ? Et puis le Coronavirus s’est abattu sur le monde, et avec le confinement le musée a fermé. Le projet semblait suspendu dans le temps, comme tout le reste. Après un certain temps, le musée m’a proposé de revenir. Il était fermé au public, mais on me faisait confiance et c’est comme ça que j’ai recommencé là où je m’étais arrêtée.

Désormais le musée semblait vraiment à l’abandon. Je devais circuler dans les vastes salles et allumer les lumières moi-même. Désormais ce monde tout entier était là seulement pour moi. Et désormais, les œuvres se mettaient à me parler d’une manière que j’avais été incapable de déchiffrer avant le confinement. Tout comme je l’avais vécu avec le monde du dehors et l’arrêt du quotidien, des zones de mon cerveau ont commencé à fonctionner différemment parce que j’étais désormais plus consciente de mes pensées et de mon existence. L’art semblait entrer directement à l’intérieur de mon être comme par une autoroute.

J’ai toujours pensé aux musées comme à des cathédrales de la libre pensée. Quelqu’un a écrit un jour que « l’art peut nous libérer des circonstances, enflammer notre cœur et nous transporter vers un monde meilleur ». Maintenant que l’art était tenu à l’écart du monde, ça semblait plus vrai que jamais. La compagnie de toutes ces œuvres couvrant plus d’un siècle m’a laissé un étrange sentiment d’espoir. Toutes ces épreuves individuelles, les rêves, les visions et les différentes perspectives et le courage qu’il a fallu, ont fusionné en une incroyable compréhension de ce monde chaotique. J’ai clairement pris conscience du pouvoir de l’art. Le pouvoir de changer les choses.

Free Land parle de déconstruction et de construction de résistance au renoncement, de liberté créatrice et la liberté de pensée. C’est aussi un regard porté sur l’artiste libre ainsi qu’une reconquête de l’intégrité créatrice dans un monde sur-commercialisé. L’artwork de Free Land reproduit l’œuvre d’art Untitled, de la série Poster Painting (2011), par l’artiste Klara Lidén. Avec l’aimable autorisation du Moderna Museet, Stockholm.

/ El Perro del Mar

Octobre 2020

Le premier single de l’album, « Dreamers change the world », est une chanson de contestataire.

Le deuxième single, « Life is full of rewards », parle de pouvoir entendre son propre esprit à nouveau. En le laissant s’exprimer et faire son chemin librement, sans

nécessairement essayer d’y trouver un sens.

L’EP contient également la chanson « Alone in halls », une interprétation

de la chanson « Changes » de Black Sabbath, avec la participation de Blood

Orange. La chanson est une image mentale de cette année passée.