Cabane

Grande est la Maison

Sortie le 28 février 2020

Cabane Music

Pour le premier album de Cabane, l’auteur compositeur belge Thomas Jean Henri réunit l’Américain Will Oldham (Bonnie ‘Prince’ Billy) et l’Anglaise Kate Stables (This Is The Kit) pour interpréter des morceaux arrangés par Sean O’Hagan (The High Llamas). Un casting de rêve pour des chansons aux frontières du folk et de la pop orchestrale. Loin des humeurs du monde, Grande est la maison sera un abri pour les amoureux de Nick Drake ou Vashti Bunyan.

 

Cabane est le nouveau projet du musicien et photographe Thomas Jean Henri, autrefois batteur du groupe belge Venus avec lequel il a sorti deux albums, Welcome to the Modern Dancehall (1999) et The Man Who Was Already Dead (2000), avant de suivre un chemin plus personnel, qui le mène notamment à l’unique album de Soy Un CaballoLes Heures de raison (2007).

 

En 2015, Thomas Jean Henri pose les fondations de sa Cabane, un projet à multiples entrées, mêlant musique, photo et vidéo. Le temps de deux 45t (Sangokaku / La Gomera en 2015 et Wooden Home / Here in the Wind en 2017) se dessinent les contours d’une collaboration de rêve : Will Oldham (alias Bonnie ‘Prince’ Billy) et Kate Stables (This Is The Kit) sont au chant, Sean O’Hagan (The High Llamas) assure les arrangements de cordes des chansons que Thomas a écrites et composées. Ash Workman (Metronomy, Baxter Dury) est au mixage.

 

C’est cet épatant casting que l’on retrouve aujourd’hui sur le premier album de Cabane, Grande est la maison. Dix chansons aux frontières du folk et de la pop orchestrale la plus délicate, qui se passent de section rythmique pour se lover entièrement autour des voix de Will Oldham et Kate Stables, d’une guitare acoustique, d’un quatuor à cordes, d’un vibraphone et de quelques parties chorales. Assurées par les cinq chanteuses de l’ensemble Bost Gehio, ces parties fonctionnent comme un chœur grec, qui ponctue de ses “généralités sur l’amour” le dialogue noué entre les deux voix. “J’ai souvent eu cette image de Will et Kate qui se croisent au milieu d’une rivière, peinant à la traverser à pied. Chacun démarrant de son côté, ils se retrouvent au milieu, un peu embarrassés (l’eau est un peu froide quand même). Le chœur est sur la rive et prend du recul par rapport à la situation”, explique Thomas Jean Henri. Le temps et la lenteur de l’oubli sont au cœur du projet Cabane, traversé par cette question : que faisons-nous de ce que nous avons entre les mains ?

 

Grande est la maison est de ces albums à la séduction lente et sûre, dont la beauté se révèle chaque jour un peu plus. Mélodies, chant, arrangements, tout y est à la fois élégant et émouvant, retenu et généreux. C’est une maison grande et accueillante comme le furent avant elle les abris construits par Nick Drake, Vashti Bunyan, Sufjan Stevens ou Cardinal.

 

C’est aussi un refuge pour Thomas Jean Henri, qui signe une œuvre à la fois profondément personnelle et éminemment collaborative. Un sens de l’amitié mis en musique, une accolade qui embrasse également la Française Caroline Gabard et l’Anglais Sam Genders (Tunng) qui ont co-écrit les textes, quand Tu ne joueras plus à l’amour et By the Sea ont été composés avec Sean O’Hagan.

 

Un sens de l’amitié mis en images, également. Mouvantes, d’abord, avec un documentaire de 26 minutes réalisé par Jérôme Guiot et Thomas Jean Henri, dans lequel une vingtaine d’artistes et de proches s’expriment sur les questions de la création, des attentes, du lâcher prise et de l’importance de sortir encore des disques en 2020. On y retrouve notamment Kate Stables, Elise Peroi, Victoire de Changy, Veence Hanao, Vincent Théval, Charles Berberian, Nicolas Michaux, Sylvain Chauveau, Myriam Pruvot et François Atlas.

 

Les images, toujours. Saisies en instantanés, cette fois, avec les photographies de Thomas, regroupées en deux séries qui accompagnent l’album de Cabane : Qu’as-tu gardé de notre amour ? a été présentée en février 2018 à la galerie 10/12 à Bruxelles ; J’ai toujours cherché à fuir ceux que j’aimais, sera présentée en avril 2020 à Bruxelles.