BLAKAZ

Saraï

Sortie le 5 juin 2020

Lézard Zébré

Depuis quatre ans, Loya explore l’intimité musicale des îles sœurs de l’Océan Indien, contribuant à dissiper de manière singulière les frontières entre musique électronique et musiques traditionnelles à l’heure de la globalisation.

D’une enfance modeste immergée dans la grande marmite culturelle de la Réunion, Loya tire une curiosité insatiable et l’humilité de l’artisan, prompt à puiser dans les matériaux rugueux de son île natale pour faire émerger une myriade de sons. Ainsi la tôle ondulée, le bois de tamarin se joignent-ils aux aléas tumultueux des machines et de leurs algorithmes, legs de ses vingt et quelques années de vie en métropole.

Sa musique est une ode aux eaux claires, à cette « mer de lumières » (Kenneth White) constellées d’une multitude d’îles façonnées par ces peuples autrefois esclaves ou engagés, aujourd’hui de formidables laboratoires d’une modernité musicale en devenir.

Loya propose le nouveau projet Blakaz. Blakaz signifie «goudronnage» en créole réunionnais. C’est une façon de rendre accessible les musiques traditionnelles de villages éloignes, où l’on accède par des par des sentiers de terre poussiéreux. L’objectif : collaborer avec des artistes de l’Océan Indien par le biais de résidences, puis de sortir un album, suivi d’une tournée.

Blakaz est né de la volonté de Loya de faire connaitre une partie de l’immense diversité musicale de l’Océan Indien, s’étendant du sud de l’Afrique jusqu’aux côtes ouest de l’Australie, mais aussi de répondre à une question entêtante : « Qui suis-je ?»

Avec ses machines électroniques dans son sac à dos, Loya est parti collaborer avec des musiciens de musiques traditionnelles, les enregistrant dans leurs contextes locaux afin de produire des albums atypiques pour chaque pays. Le premier volet Sagaï nous emmène à l’île Maurice.

Après une première collaboration en mai 2019 avec Menwar, Loya souhaitait réaliser un travail plus approfondi sur la musique séga, typique de l’île Maurice.

Célèbre percussionniste et chanteur mauricien affirmant la culture créole, Menwar crée dans les années 1980 le sagai, forme de sega acoustique utilisant le ravanne et intégrant le jazz, le blues ou le reggae.

L’intention avec Blakaz est d’explorer de nouvelles sonorités en utilisant des sources sonores synthétiques tout en respectant l’esprit du séga typique.

Menwar étant un maître de la percussion ravanne, Loya a étudié son jeu rythmique sur les percussions et l’a synthétisé sur ses machines. Le dialogue entre machines et instruments acoustiques devient la colonne vertébrale de ce projet.

Le second volet de Blakaz sera dédié à Madasgascar en collaboaratin avec l’artiste Remanindry et la musique Antandroy. La famille Remanindry utilise leurs chants et instruments pour appeler les esprits «kukulamp» et ainsi soigner dans les villageois éloignés de toutes médecines modernes. Cette rencontre entre musique thérapeutique traditionnelle et machines électroniques nous fera voyager, sans aucun doute, dans la brousse du sud de Madagascar du futur.