The Dandy Warhols

Tafelmuzik Means More When You’re Alone

Sortie le 1er avril 2020

Le mois d’avril aurait dû marquer le début d’une tournée sur la côte est des Etats-Unis pour les Dandy Warhols. Au lieu de ça, comme la plupart d’entre nous, ils se retrouvent confinés à Portland et, dans le cas de Brent, à Melbourne, vivant sous les nouvelles restrictions imposées par « le virus ».

Zia raconte : « C’est surréaliste, bien sûr, mais en tant que personne souvent surbookée, je dois admettre que le fait d’être libre de tout engagement est plutôt agréable, pour le moment. Il y a quelques semaines les rassemblements ont finalement été totalement interdits. Maintenant les gens sortent seuls, ou avec leur partenaire, leur enfant, et la seule façon de dîner dehors est de se faire livrer. On ne se bat plus pour des rouleaux de papier toilette, puisqu’on n’en trouve plus, et le désinfectant, les masques et les gants sont devenus des accessoires légendaires. »

Tandis que nous devons réévaluer ce qui nous paraît essentiel en faisant nos courses et restructurer nos routines d’avant-confinement pour gérer le nouveau « normal », Zia explique que le fait de trouver de nouvelles techniques pour garder toute notre tête pendant cette période est devenu nécessaire. « Plus le monde paraît hors de contrôle, plus le contrôle de la plus petite chose est rassurant, comme ranger un tiroir. »

Pour les Dandys, la priorité est de se protéger de l’hystérie des réseaux, de l’actualité en continu, et de faire de longues balades. Peter suit le Twitter de The Charlatans pour leurs « listening parties », et Zia a créé une playlist Spotify spéciale coronavirus. En Australie, en plus de faire des puzzles, regarder des vieux films et des stand-up, Brent s’occupe un peu différemment : « On a mis en place les “Fancy Fridays”, on s’habille chic pour le dîner. Les enfants mettent des bougies sur la table et on écoute de la musique classique. »

En dépit de l’incertitude mondiale, tout n’est pas complètement sombre. Le 1er avril, The Dandy Warhols ont sorti un nouvel album studio, « Tafelmuzik Means More When You’re Alone ».

« Album instrumental très freeform et expérimental », comme le décrit Zia, les enregistrements ont pris forme après que le groupe a terminé son cinquième album studio, Odditorium or Warlords of Mars. « Tout a commencé quand j’ai poussé tout le monde à jouer des instruments différents », explique Peter. « J’ai ajouté des effets à une boîte à rythmes et après on a complètement improvisé. Courtney et moi étions aux claviers, Brent jouait de la basse, et Zia jouait sur un Farfisa. »

Courtney raconte : « Peter nous a tous motivés à brancher des outils électriques à des pédales de guitare et à enregistrer tous les instruments possibles dans notre studio de 1000 mètres carrés. On n’avait pas d’objectif particulier. C’était comme l’apogée de quinze années à collectionner des antiquités, des jouets ou des instruments bizarres. »

Le terme « Tafelmusik » est employé pour décrire des musiques légères et gaies qu’on jouait pendant les banquets, c’est un genre qu’affectionne particulièrement Courtney. « J’écoute beaucoup de Tafelmusik du XVIIe siècle, et un peu de la fin de la Renaissance. J’organise beaucoup de dîners entre amis, je voulais donc faire la musique parfaite pour les accompagner. »

Il y a de la beauté dans le timing de sortie de cet album. Tandis que les musiciens du monde entier travaillent sous différents formats pour divertir leurs fans, The Dandy Warhols font ce qu’ils font mieux que personne, ils prennent le contre-pied de la convention actuelle et sortent un album créé à l’origine pour accompagner un banquet en ces temps d’isolement.

Zia explique cette sortie rapide : « J’ai vu sur notre fan page que les gens postaient des vidéos d’anciens concerts, d’interviews, des clips, et je me suis rendu compte qu’ils voulaient de la nouveauté, mais qu’on ne pourrait jamais sortir un album à temps. J’avais récemment écouté notre album de Tafelmusik, qu’on n’avait jamais sorti, et je me suis dit que ce serait parfait. Premièrement parce qu’on pouvait le sortir vite, et aussi parce que la musique elle-même pouvait jouer le rôle du palliatif idéal en ces temps troublés. Sans être, évidemment, un traitement miracle, il pourrait au moins aider à guérir de l’ennui – et sa nature légère pourrait élever les esprits au cours des sessions de rangement des placards et des tiroirs. »

Zia conclut sur ces mots : « Je pense aussi que ce sera un beau cadeau pour tous ceux qui entament ce voyage musical aujourd’hui seul et qui pourront avoir le plaisir de le réécouter enfin lors d’un véritable festin avec quelques-uns des proches qui leur auront tant manqué. »