Spencer Cullum

Spencer Cullum’s Coin Collection

Sortie le 24 septembre 2021

Full Time Hobby

Collaborateur de Kesha, Dolly Parton, Deer Tick ou encore Miranda Lambert et Little Big Town, la référence de la guitare pedal steel Spencer Cullum est l’un des musiciens les plus demandés de Nashville. Il est également l’un des deux membres du duo de space-country Steelism, groupe très apprécié et principalement instrumental. A l’évidence il n’a pas eu beaucoup de mal à s’intégrer depuis qu’il a quitté Londres, sa ville natale, pour Music City après une halte à Detroit, il y a huit ans, même s’il a surtout dû se fondre dans le décor. « Je suppose que je me suis toujours caché derrière [l’instrument], humorise-t-il. Je suis toujours ce gars à l’arrière qui a l’air de bosser pour un examen ».

 

Aujourd’hui, avec son premier album solo, Spencer Cullum’s Coin Collection, qui rend hommage aux héros de la pop psychédélique, du folk et du proto-prog des années 60 et 70 de son pays d’origine, ce musicien installé à Nashville sort de l’ombre pour gagner les projecteurs. Epaulé par d’autres as de la scène et du studio de Music City, tels que le guitariste Sean Thompson, le multi-instrumentiste Luke Reynolds, ainsi que des partenaires de chant et d’écriture comme Caitlin Rose, Andrew Combs, Erin Rae, Annie Williams et James « Skyway Man » Wallace, il apporte un peu de Grande-Bretagne au Tennessee.

 

« Je voulais écrire un disque de folk anglais typique, mais avec de très bons musiciens de Nashville », explique Cullum à propos de l’école de Canterbury qui imprègne Coin Collection. Des morceaux comme « Jack of Fools », qui ouvre l’album, ou encore « Seaside » ainsi que l’onirique « The Dusty Floor », rappellent les premiers travaux des influences qu’il cite : Kevin Ayers, Robert Wyatt, Fairport Convention et Sandy Denny. En outre, l’album manifeste son amour pour les pionniers de la psych-prog, les Soft Machine (« Tombre En Morceaux »), tout en puisant profond auprès d’inspirations ambient cérébrales comme Robert Fripp et Brian Eno (« My Protector »), et auprès des icônes du krautrock NEU ! (« Dietrich Buxtehude »). Des références que Spencer Cullum avait déjà explorées avec Steelism. « J’ai toujours voulu mélanger la musique krautrock avec le folk et la musique psychédélique », explique-t-il.

 

Bien que cela puisse paraître modeste pour un musicien qui a fait ses preuves dans les stades avec Miranda Lambert, Cullum fait remarquer que sa rencontre avec la guitare pedal steel s’est faite grâce à l’apparition de cet instrument sur les albums classiques du rock anglais des années 60 et 70. En fait, l’homme qui lui a appris à jouer de cet instrument en était justement le maître sur ces enregistrements. B.J. Cole, musicien de studio à l’aise dans tous les genres, a enregistré avec une variété stupéfiante d’artistes, tels qu’Elton John, Sting, John Cale ou encore Beck et Björk.

 

Sur Coin Collection, paradoxalement, le fait que Cullum soit le chanteur principal laisse peu de place à la démonstration de sa maîtrise de la guitare pedal steel. « J’ai un très fort accent de l’East London et je voulais vraiment chanter comme je parle, sans masque », explique-t-il.

 

Produit par Jeremy Ferguson et enregistré au studio Battle Tapes Recording du producteur de rock indé de Nashville lauréat d’un Grammy, l’album bénéficie d’un son ample et cristallin au service d’un ensemble de chansons chatoyantes et habiles, aux paroles non narratives surgies des repis secrets de l’inconscient. Les paroles proviennent de « ma propre expérience », explique Cullum, « mais je voulais me laisser porter, presque à la manière d’un rêve, en état d’hypnose. Comme on trace une cartographie de l’esprit ».