
Electro Baghdad
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Sortie le 20 juin 2025
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Batov Records

Electro Baghdad prolonge l’exploration entamée par le duo dans son premier EP autoproduit, Electro Hafla (2023), tout en s’inspirant du parcours solo de SHIRAN, salué par la critique et récompensé par le prix « Top of the World » du magazine Songlines. Sa voix expressive et sa réinterprétation vibrante de la musique traditionnelle yéménite, héritée de sa mère, ont largement contribué à cette reconnaissance.
Nés en Israël de parents à la fois yéménites et irakiens, SHIRAN et Bakal puisent dans la richesse de leur double héritage pour façonner leur univers musical. SHIRAN, qui chantait jusqu’ici principalement en arabe yéménite, mêlait déjà les sonorités du passé aux textures contemporaines. Avec Electro Baghdad, le duo se tourne cette fois vers ses racines irakiennes, revisitant des chansons transmises de génération en génération, portées par des synthétiseurs analogiques, des basses puissantes et des rythmes électroniques entraînants.
Parmi les morceaux phares figure ‘Ah Ya Layla Yumma’, une chanson traditionnelle irakienne transformée en hymne festif dans l’esprit Electro Hafla. Le titre, qui signifie ‘Ô ma nuit, ô mère’, exprime une douleur profonde et une quête de réconfort – une intensité souvent ressentie lors des grandes réunions familiales où ces chants sont partagés. SHIRAN y mène un chœur de voix féminines, qui oscillent entre passion, peine et apaisement, dans un cycle émotionnel sans fin. Les instruments traditionnels du Moyen-Orient — qanun, flûte ney et percussions dabke — se mêlent aux lignes de basse électroniques pour créer un pont vibrant entre le passé et le présent.
Le morceau d’ouverture, ‘Sghayiroun’ (Petit), offre un moment de tendresse et de nostalgie. Il évoque l’amour, l’absence et le désir, avec des paroles poignantes : « Je jure que je coudrai mes yeux jusqu’à leur retour », dit-on à propos d’un être cher, plus précieux que tout. La chanson repose sur un rythme mid-tempo hypnotique, traversé par une ligne de basse pulsante et des sons de synthé qui rappellent le saz.
Autre temps fort de l’album, ‘Eshrab Kasak Wethanna’ (Bois ton verre et réjouis-toi) célèbre la joie conquise malgré la douleur. Les paroles rendent hommage à la résilience : « Bois, mon amour. Ma famille s’est retournée contre moi à cause de toi, les gens m’ont dit de partir, mais je suis resté. » La chanson mêle chagrin et chaleur, et affirme le droit au bonheur, même lorsqu’il défie les attentes. La production électronique de Bakal crée un univers immersif où l’on peut danser toute la nuit, loin du regard des autres.
« Cet album est très personnel pour nous », expliquent SHIRAN et Bakal. « Il relie le passé et le présent, la tradition et l’avenir, mais surtout, il cherche à émouvoir, aussi bien physiquement qu’émotionnellement. » Avec Electro Baghdad, le duo insuffle une énergie nouvelle au patrimoine musical irakien, en préservant l’âme des mélodies chantées en arabe irakien, tout en les enveloppant d’un son moderne, dynamique et résolument taillé pour la scène.