
Local Spirits
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Sortie le 05 septembre 2025
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Batov Records

Dub psychédélique, rythmes afro-latins et grooves cosmiques se fondent harmonieusement sur le premier album de La Chooma, à paraitre chez Batov Records. Puisant son inspiration dans le gnawa marocain, la cumbia colombienne, l’afrobeat, le dub et le roots jamaïcains, ainsi que dans le jazz cosmique, ce sextuor crée une musique à la fois envoûtante et organique, profondément ancrée dans les traditions du monde et pensée pour faire vibrer les dancefloors d’aujourd’hui.
Déjà remarquée pour ses performances live hypnotiques, La Chooma s’est forgé une réputation solide sur la scène locale avant de séduire peu à peu un public international. Les premiers singles, ‘Magic Plant’ et ‘Huachuma’, ont notamment reçu le soutien de figures influentes comme Deb Grant et Tom Ravenscroft de BBC Radio 6 Music.
‘Magic Plant’ incarne parfaitement la signature du groupe : un mélange luxuriant de grooves obsédants, de percussions foisonnantes et de synthés vertigineux — comme si Jimi Tenor s’était égaré dans l’Amazonie colombienne. Le morceau, à la fois rêveur et habité par l’esprit du dub, déploie une pulsation organique et des textures cosmiques.
‘Huachuma’ prolonge l’expérience : un jam hallucinogène taillé pour les pistes tropicales, fusionnant percussions afrobeat, basses tourbillonnantes et éclats psychédéliques.
Avec ‘High Grow’, on imagine un épisode des X-Files transplanté à Addis-Abeba. Les synthés, imprégnés d’ethio-jazz, dansent et vacillent sur une basse entêtante inspirée de Mulatu Astatke, soutenus par des percussions afrobeat baignées dans un dub delay inquiétant. Parfait pour les salles obscures et enfumées aux premières lueurs du jour.
‘Lonely’ surgit comme l’enfant perdu d’Idris Ackamoor & The Pyramids et de The Comet Is Coming : un choc cosmique de synth-funk et de batterie afro-rock, porté par une ligne de basse acoustique qui explose en un solo frénétique. La batterie, sur le point de déborder, s’efface soudain pour laisser s’épanouir des synthés en spirale atteignant leur apogée à mi-parcours.
‘Cozumel’ prend la suite sans rupture, glissant vers un groove plus lent, sculpté autour d’une basse électrique profonde et de rythmes afro-latins envoûtants. Les synthés s’élèvent aux côtés du chant magnétique d’une flûte kawala égyptienne façonnée à la main. À la troisième minute, la tension grimpe avant de s’évanouir dans un souffle. Dans cette intensité spirituelle et cette chaleur organique, on retrouve l’écho du travail révolutionnaire de Count Ossie et Cedric Brooks, ces légendes jamaïcaines qui ont marié jazz et percussions rastafari.
Avec ce premier album, La Chooma trace des trajectoires invisibles à travers le temps et l’espace, révélant des connexions souterraines, des fréquences partagées, et tissant une trame sonore qui ensorcelle l’esprit autant qu’elle fait vibrer les corps.