King Gizzard & The Lizard Wizard

PetroDragonic Apocalypse; or, Dawn of Eternal Night: An Annihilation of Planet Earth and the Beginning of Merciless Damnation

Sortie le 16 juin 2023

KGLW

En 2019, les aventuriers de King Gizzard & The Lizard Wizard ont ouvert grand la porte menant au nirvana du thrash metal avec l’album Infest The Rats’ Nest. Celui-ci a permis au groupe de puiser dans le metalleux qui sommeillait en lui, et de communier avec les ados qu’ils avaient été. Expérience d’improvisation, Rats’ Nest est devenu l’un des albums préférés du groupe, avec ses hymnes marquants qui savent transporter le public.

 

Le projet avait été conçu comme quelque chose d’unique, mais depuis cette traversée inaugurale dans les terres sauvages du thrash, les Gizzard ont entendu l’appel du metal. Leur épopée post-pandémie de 2022, Omnium Gatherum, comprenait les explosifs « Gaia » et « Predator X », tout en riffs et en incantations de gorge, – comme les touffes de poils qui jaillissent sur les avant-bras d’un homme-loup en signe de transformation imminente.

 

Car, pour filer la métaphore, le nouvel album de Gizzard (leur 24ème, si on est du genre à tenir les comptes) est celui où la lune devient pleine et où leur lycanthrope intérieur vient reprendre le contrôle. PetroDragonic Apocalypse ; or, Dawn of Eternal Night : An Annihilation of Planet Earth and the Beginning of Merciless Damnation est le deuxième album thrash du groupe. Cependant, comme on peut s’y attendre de la part d’un groupe aussi créatif, il ne s’agit pas d’une simple relecture de Rats’ Nest, mais d’une évolution à part entière.

 

« Quand on a fait Rats’ Nest, ça semblait expérimental, explique Stu Mackenzie. On se disait : “Voilà une musique avec laquelle certains d’entre nous ont grandi, mais qu’on n’avait jamais eu le courage ou la confiance de faire avant, alors on va essayer et on verra bien ce qui se passe.” Quand on a réalisé l’album, ce qui est dingue c’est qu’on s’est demandé pourquoi on avait mis autant de temps à le faire. C’est tellement cool de jouer cette musique, et ces chansons marchent tellement bien quand on les joue en concert. Donc on avait toujours à l’esprit de faire un autre album de métal. »

 

Mais le groupe ne voulait pas se répéter. Alors quand les trois metalleux de Gizzard – Mackenzie, Joey Walker et le batteur Michael « Cavs » Cavanagh – se sont réunis pour commencer à écrire ces chansons, ils ont abordé le projet d’une manière radicalement différente. « On a travaillé sur cet album de la même manière qu’on a commencé Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms And Lava l’année dernière, explique Mackenzie. On a écrit une chanson par jour, on est venus en répétition sans riffs, sans mélodies, sans idées préalables, et on est partis de zéro. On a jammé, on a tout enregistré et on a assemblé les chansons à partir de là. J’avais esquissé l’histoire que les chansons allaient raconter, et je l’avais divisée en sept titres, avec un court paragraphe sur ce qui se passerait dans la chanson. En quelque sorte, je pense qu’on a fait l’album à l’envers. »

 

Alors que Mackenzie avait conçu le squelette original de l’histoire, il a demandé à ses coéquipiers d’écrire tous ensemble les paroles de chaque chanson. « C’était un véritable défi d’assembler toutes ces voix différentes, explique-t-il, parce que chacun écrivait naturellement d’un point de vue différent, souvent du point de vue d’un autre personnage. Mais c’était aussi très amusant. Une partie du défi consistait à tout remplir, à faire en sorte que tout ça ait un sens, ce que j’ai adoré. C’était comme construire une maison avec des bouts de bois. De la musique jusqu’aux paroles, c’était la chose la plus déconstruite du monde, entre jargon psy, poésie sombre et riffs sauvages. Notre état d’esprit c’était genre on rassemble tout ça dans un truc qui va faire flipper les gens. »

 

PetroDragonic Apocalypse doit beaucoup à la fantasy, comme le suggère son titre. « On voulait commencer l’histoire dans le monde réel, puis l’envoyer en enfer, explique Mackenzie dans un sourire. Ça parle de l’humanité et de la planète Terre, mais aussi de sorcières, de dragons et tout, s’amuse-t-il. Les paroles de PetroDragonic Apocalypse sont fun en surface, mais profondes si on creuse un peu. Shakespeare et la Bible ont été de véritables sources d’inspiration pour certaines des paroles, qui racontent l’histoire tragi-comique et hyper destructrice de l’album avec une dramatisation extrême. C’est comme une voix secondaire sur l’album, elle apparaît sur chaque chanson, comme des mots qui auraient été prononcés il y a 500 ou 2 000 ans. » La musique de PetroDragonic Apocalypse, quant à elle, offre d’incroyables riffs thrash, qui parviennent à transmettre l’ambiance tranchante et prog d’un genre à son apogée à la fin des années 80, – c’est ultra complexe mais aussi brutal à souhait.

 

On ne sera pas surpris d’apprendre que King Gizzard a également presque terminé de travailler sur l’album suivant, un disque concept de sept titres qui a été amorcé à peu près en même temps que PetroDragonic Apocalypse, et qui suit la méthode improvisée d’une chanson par jour. « Je ne suis pas un artiste torturé, je suis plutôt du genre professeur fou, confie Mackenzie. Et après une série de disques conçus à partir de jams, on est tout à fait prêts à faire des disques à l’ancienne, en écrivant les chansons avant d’entrer en studio, une fois que ceux-là seront terminés. »