Don’t Trust Mirrors marque l’aboutissement d’une des périodes les plus transformatrices de la vie musicale de Kelly Moran. En 2019, sa carrière était rythmée par les tournées et les festivals : elle se levait tôt pour ses sets et restait jusqu’au bout de la nuit pour danser sur de la techno. Cette immersion totale dans l’univers nocturne a nourri un nouveau lien avec sa propre musique et l’a poussée à imaginer une suite plus rythmée à son premier album, Ultraviolet, paru en 2018 chez Warp Records.

Mais un bouleversement personnel inattendu, suivi de l’interruption forcée de ses concerts pendant la pandémie, a infléchi le projet. Sa perception d’elle-même – physique et émotionnelle – a évolué, tout comme sa trajectoire artistique, ouvrant la voie à un autre processus créatif. De cette transformation est né Moves in the Field, sorti en 2024, que le New York Times a salué comme « un recueil de dix pièces pour piano, à la fois tendres et solides, aussi envoûtantes qu’une cascade et aussi délicates que la vapeur ».

Avec Don’t Trust Mirrors, Kelly Moran revient à un projet mis entre parenthèses et à une quête de soi marquée par la distorsion, le reflet et la lente reconstruction. L’album, auquel participe Bibio, autre figure de Warp Records, se compose de dix morceaux aux textures chatoyantes, jouant sur les reflets de lumière, les contours précis et toute la palette de l’incarnation intime.