Gérald Toto

Dérivé EP

Sortie le 17 juin 2022

No Format

En octobre 2018, Gérald Toto revenait en vol solitaire avec «Sway». Un album “irrésistiblement apaisant” selon Le Monde, “un pur bijou de subtilité” pour FIP ou encore “un disque d’une douceur infinie” selon Radio Nova. Aller à l’essentiel, et se faire du bien pour en faire aux autres. C’est exactement ce souhait que réalise Sway. Une ligne claire, qui ondule et se balance, suivant le rythme de la vie. Gérald Toto nous y emmène en voyage dans les grands espaces de l’intime, comme s’il susurrait à l’oreille de chacun, quelque chose de doux.

 

Trente ans après avoir choisi d’embrasser une carrière musicale, Gérald a conservé l’enthousiasme, les rêveries et l’énergie de son adolescence. Intacts. Mais épurés, passés au tamis des années. Des années à chercher « la ligne claire », simple et vraie, qui lui ressemble. Tout cela bien sûr a une histoire, est le fruit d’un long cheminement. Celui d’un gamin né à Paris de parents venus des Antilles, mélomanes, comme tout le reste de la famille, les tontons en tête qui sont des fous de haute-fidélité. Leurs collections de vinyles écoutés au casque « libellule » sont une fête pour lui : soul, musiques afro-caribéennes, reggae, mais aussi – parce sa grande famille s’est métissée – soukouss zaïrois ou makossa camerounais, qui faisaient vibrer leurs soirées dansantes. Du petit lait. La radio pourvoit à l’apprentissage de la variété française, et l’emmène du côté de Michel Jonaz ou de Diane Dufresne. Et puis son premier disque, un vinyle de Pink Floyd, qui avec Neil Young, Marley et Doobie Brothers, sans compter d’illustres jazzmen, seront ses compagnons de chambrée. Enfance heureuse, donc. Avec guitare, dès l’âge de dix ans, et puis la basse, qui le fascine. Un prêt étudiant lui sert à financer son premier home studio. C’est là qu’il se découvre laborantin, savant fou de sons, avec la possibilité de réaliser toutes les idées jusque-là emmagasinées dans sa tête. Homme-studio. Un boulevard pour sa gourmandise…illimitée. Au point de tout vouloir, de tout vouloir dire, de tout vouloir donner. Le talent, en mode dispersé.

 

L’enregistrement de l’album Toto Bona Lokua (Nø Førmat!,2005) s’avère alors déterminant. Gérald sait qu’avec ses deux comparses (Richard Bona et Lokua Kanza), exigeants, il doit aller au plus juste, faire preuve de rigueur et de clairvoyance. Il cherche désormais cette ligne claire, épurée, un fil d’Ariane dépouillé des figures de style qui l’empêchaient de trouver son style.

 

Ce premier triptyque “Dérivé » s’inscrit dans le prolongement de « Sway ». Il explique : « Parler à l’intime. Tenter de mettre en correspondance les solitudes par l’intime. Ce qui nous unis est notre coeur d’enfant qui nous fait grandir par la curiosité, l’émerveillement, le rêve, la contemplation, les sensations sensorielles ! J’ai eu besoin de me faire du bien. De m’accorder un geste doux et mon plus grand plaisir et quand ce geste partagé soit reçu au même endroit par l’autre. »

 

Un premier EP qui puise à tous les métissages ; il joue avec finesse de la guitare, de la basse et des percussions. La voix y est maîtresse, capable de toutes les nuances ; écrit en créole et en anglais, avec l’aide de sa complice Jule Japhet. Le plaisir de la rencontre qui lui permet de cristalliser en musique de belles amitiés avec le violoncelliste, Vincent Ségal ou encore le percussionniste-chanteur Francis Lassus, continue à se réinventer. En douceur.