Field Music

Making A New World

Sortie le 10 janvier 2020

Memphis Industries

Making a New World, nouvel album de Field Music, est un cycle de 19 chansons autour du monde juste après la Première Guerre mondiale. Ce n’est cependant pas un album sur la guerre, et il ne s’agit pas d’une commémoration. Ce sont des chansons qui parlent du contrôle aérien et de la chirurgie de réattribution sexuelle. Ce sont des chansons qui parlent de la place Tien an men et aussi d’échographie. On trouve même des chansons sur le quartier résidentiel de Becontree et sur les serviettes hygiéniques.

 

« On a imaginé les lignes de cette image continuer de se dessiner au travers des cent années suivantes », raconte David Brewis. « Et on a cherché des histoires qui étaient directement liées à des événements spécifiques de la guerre ou à la période qui lui a succédé. En écrivant ces chansons on a senti qu’on attirait la guerre à nous – hors du souvenir, jusqu’à la vie de tous les jours, jusqu’à aujourd’hui. »

 

Making a New World est né d’un projet du groupe pour l’Imperial War Museum, qui a été joué sur leurs sites de Salford et Londres en janvier 2019. Le point de départ était un document de la collection de l’IWM ; une image, issue d’une publication du département de la Guerre des Etats-Unis datant de 1919 sur les munitions, représentant l’utilisation du « sound ranging », une technique utilisée par une large sélection de transducteurs pour reproduire les vibrations des fusillades au front. Ces vibrations étaient représentées sur un graphique, similaire à celui d’un sismographe, où les distances entre les pics de lignes différentes pouvaient être utilisées pour repérer les réserves de munitions de l’ennemi. Cette image représentait la dernière minute avant le 11 novembre 1918 à 11 heures, et celle d’après. Une minute de bruit assourdissant et violent et une minute de quasi-silence.

 

Ces chansons sont en quelque sorte dans l’ordre chronologique, elles débutent avec la fin de la guerre à proprement parler ; les inquiétudes autour d’un retour à une vie normale dans un monde profondément abîmé (« Coffee or Wine »). Ensuite on a une chanson qui parle des travaux du docteur Harold Gillies (la ballade « A Change of Heir »). Ses recherches novatrices sur les greffes de peau sur des soldats blessés l’ont conduit, en 1940, à être parmi les premiers à exécuter des opérations de chirurgie de réattribution sexuelle. On observe également comment les horreurs de la guerre ont conduit au mouvement Dada et comment cette réaction artistique a trouvé un écho dans l’art-performance extrême des années 1960 et 1970 (« A Shot To The Arm »). Puis dans le titre funk « Money is a Memory », on nous parle d’un salarié du Trésor allemand qui prépare les documents pour le tout dernier versement des réparations imposées par les Alliés – un paiement effectué en 2010, 91 ans après la signature du traité de Versailles.

 

C’est un véritable album concept de la part de Field Music. C’est également le premier album, depuis Tones of Town en 2007, qui est vraiment un album de « groupe ». La majorité des travaux de Field Music a été créée par les frères Brewis, Peter et David, avec la collaboration de plusieurs musiciens pour ajouter les touches finales, mais cette fois les titres de Making a New World ont été enregistrés par le groupe live de Field Music au complet – Liz Corney aux claviers, Kevin Dosdale à la guitare et Andrew Lowther à la basse, et avec Peter et David respectivement à la guitare et à la batterie – en une seule journée, à la suite de leur dernier concert à l’IMW de Londres.

 

Field Music joueront l’intégralité de l’album Making a New World, et chaque chanson sera accompagnée de visuels créés par Kevin Dosdale. Il y aura également un set bonus des classiques de Field Music.