Barbarossa

Love Here Listen

Sortie le 5 mars 2021

Memphis Industries

Nager dans les eaux d’encre de la mer du Nord, tout près de chez lui sur la côte, au Sud-Est de l’Angleterre, crée l’électrochoc dont James Mathé, alias Barbarossa, a besoin pour que les astres s’alignent, pour décanter le superflu et se fixer sur l’essentiel. A plonger dans la mer presque tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, l’obscurité et le froid décalcifient la pensée, permettant à Mathé de se poser les questions fondamentales et d’affronter traumatismes et angoisses personnels. Ces moments en contact avec la mer ont façonné Love Here Listen, son nouvel album dont la sortie est prévue chez Memphis Industries le 5 mars 2021.

Pour cette nouvelle collection de chansons, Mathé s’est associé au producteur Ghost Culture (Daniel Avery, Kelly Lee Owens, Falle Nioke) dans son studio du Kent, à Margate. Ensemble, ils ont travaillé avec un petit nombre de synthés vintage (un Mono Poly, un Korg MS-20, un Roland SH-101 et un Juno 108 empruntés à Palm Bay Skates, le magasin de skate local). Le magnétophone analogique Fostex R8 de Mathé a ensuite apporté une chaleur indéniable aux enregistrements. « Ça a probablement été mon disque le moins stressant à faire, c’était tellement agréable rien que de trafiquer les synthés, explique Mathé à propos du processus d’enregistrement. C’est facile avec James car nous nous comprenons vraiment et je lui fais une confiance totale. Il habite à cinq minutes de marche du front de mer. Nous avons même plongé dans la mer plusieurs fois après le déjeuner. »

L’album s’ouvre sur « Always Free », prélude au piano cédant la place à une électro douce pour une chanson que Mathé qualifie de « plongée à l’intérieur de soi pour affronter tout ce qu’on y trouve, et travailler dessus. Plus on creuse, plus on se rend compte qu’en s’allégeant de tout le chaos des pensées inutiles, on devient capable de beaucoup plus que ce qu’on n’aurait imaginé. » Le deuxième morceau, « Iris2Iris », témoigne du don de Mathé pour les ballades électro minimalistes. Cette chanson raconte comment vivre les yeux ouverts en faisant face aux événements. « Recliner » pose la question de la liberté, lorsqu’on arrive à être soi-même, aussi effrayant que cela puisse être parfois. Plus loin, « Make It Through » s’attaque aux moments où on se sent submergé par les défis de la vie et qu’on est reconnaissant envers « les soutiens quels qu’il soient, quand ils se mettent en place autour de nous et qu’ils nous donnent le courage de persévérer. Parfois on trouve même des renforts intérieurs qu’on ignorait pour se battre. »

« Long Wave » est une chanson sur l’amour qui s’asphyxie : « On a tout renvoyé sur mon Fostex R8, pour donner une sensation de rugosité à la chanson. Tout à la fin, il y a ce joli son quand la bande s’arrête sur la bobine. » « Hide » est une autre chanson inspirante sur notre manière de nous protéger par peur du rejet, pour s’apercevoir qu’en fait on gagne beaucoup à s’ouvrir aux autres. Le dernier morceau invite à atténuer le vacarme de la vie quotidienne et à s’immerger dans la nature afin de « se débarrasser de tout ce qui complique notre vie inutilement ». La chanson se conclut sur une note optimiste, offrant chaleur et bien-être à un album qui, s’il ne fait pas l’impasse sur le doute et l’intranquillité, est plein d’espoir et d’amour.

Love Here Listen est le sixième album de Mathé depuis Sea Like Blood, sorti chez Fence Collective en 2006. Depuis il a rejoint Jose Gonzales, est devenu membre de Junip, a joué avec POLICA et This is the Kit, et de troubadour acoustique s’est mué en forgeron électro, dans une quête inlassable de l’impossible équilibre entre espoir et mélancolie. Sur Love Here Listen, grâce à une reconnexion avec les forces primitives de la nature, il semble qu’il y ait réussi.