Freak Slug

Loose Tooth and a Short Skirt EP

Sortie le 07 novembre 2025

Future Classic

Ces dernières années, Xenya Genovese a révélé les multiples visages de Freak Slug, explorant sans fard les aspects les plus bruts et sincères de sa personnalité. Originaire du nord de l’Angleterre, animée d’une créativité débordante et se décrivant comme une lionne « évitante », elle a appris à s’assumer pleinement : confiante, directe et, surtout, honnête sur qui elle est et ce dont elle a besoin.

 

« J’ai traversé des périodes où je ne me représentais pas fidèlement, et je ne referai plus cette erreur : il faut du temps pour s’en remettre », confie-t-elle. « Je ne pense plus à ce que les gens attendent ni à ce qui fonctionnera. Je chante désormais avec mon accent et je suis simplement moi-même, sans filtre. »

 

Révélée par le titre viral ‘Radio’ (plus de 24 millions d’écoutes sur Spotify), puis par les morceaux rêveurs et solaires ‘Friday’ et ‘Care’, Genovese a consolidé son univers avec son premier album I Blow Out Big Candles, sorti l’an dernier. Composés alors qu’elle n’avait qu’une vingtaine d’années, ses premiers morceaux pop l’ont fait connaître dans le monde entier, mais elle sentait qu’elle n’avait encore qu’effleuré ce qu’elle pouvait offrir.

 

Cet album a marqué une véritable évolution : une pop grunge, nonchalante, empreinte de liberté, saluée par DIY Magazine, Clash, BBC Introducing et diffusée sur BBC Radio 1, 6 Music, KEXP, KCRW, Sirius XMU et bien d’autres. Cette reconnaissance lui a ouvert la voie à ses plus grandes tournées, avec des concerts à guichets fermés à New York, Los Angeles et Chicago. Présente au SXSW — où elle a été l’artiste britannique la plus enregistrée sur la plateforme — elle a enchaîné les festivals cet été : Latitude, Kendal Calling, Leeds Festival, SXSW London et Rock’n’Roll Circus.

 

Sur scène comme en studio, Freak Slug captive. L’accueil de I Blow Out Big Candles a confirmé que lorsque Genovese plonge dans les recoins les plus chaotiques de l’expérience humaine, le public s’y reconnaît autant que dans ses moments les plus lumineux. Toujours dotée d’un sens aigu de la mélodie et d’un instinct naturel pour les refrains entêtants, elle n’hésite pas à explorer les zones d’ombre de son esprit. Son nouvel EP, Loose Tooth and a Short Skirt, va plus loin encore : il renoue avec ses racines tout en ouvrant une nouvelle ère.

 

Au centre de tout, il y a Manchester. Le titre d’ouverture, ‘Honest Man’, s’ouvre sur la voix de son père, hospitalisé après une crise cardiaque, plaisantant depuis son lit. Pour la première fois, Genovese y chante avec un accent mancunien prononcé, un ancrage qu’elle revendique fièrement.

 

« Être une artiste du Nord, c’est très fort symboliquement. Beaucoup de films et de documentaires dépeignent les Nordistes de manière stupide, ce qui est dérangeant. On m’a déjà dit que j’avais l’air vulgaire simplement parce que cette région est historiquement ouvrière. Mais Manchester, c’est une ville d’attitude et de courage. »

 

Côté écriture, elle cherche à se reconnecter à quelque chose de plus instinctif, de plus profond qu’elle-même.

 

« J’aime écrire sous le soleil et sous la lune », dit-elle. « Le soleil apporte l’énergie, la lune l’obscurité : dès qu’il fait nuit, l’ombre de soi-même réapparaît. Les gens dorment, et leur esprit s’emballe. »

 

Plus que jamais, Loose Tooth and a Short Skirt parle d’amour, sous toutes ses formes : passion, rupture, attraction, rancune.

 

« C’est peut-être une vision plus réaliste de l’amour », sourit-elle.

 

Les cinq morceaux de l’EP capturent ce spectre émotionnel, du romantisme rêveur de ‘Miss June’ au besoin paradoxalement apaisant de ‘My Only Friend’, transformant des situations bien réelles à travers le prisme déformant de Freak Slug.

 

« J’écris souvent au milieu de la vie », confie-t-elle. « Dans les fêtes, les concerts, les toilettes… J’écris en secret, téléphone sur luminosité minimale. Puis je reprends mes notes à la guitare, à la recherche des phrases écrites quand j’étais ivre — souvent, ce sont les meilleures. »

 

De cette spontanéité naît la force viscérale de Loose Tooth and a Short Skirt, que Genovese aimerait d’ailleurs peindre si elle le pouvait. Musicalement, l’EP ouvre aussi de nouvelles voies. Le groove dense de ‘Blue Eyes’ — coécrit avec le producteur Dom Valentino, habitué des rappeurs londoniens — apporte une couleur inédite à son univers indie.

 

« Il a une approche que les producteurs indie n’ont pas, cela change tout », souligne-t-elle.

 

La mélancolie de ‘Does It Matter’, inspirée de Mura Masa et Tirzah, mêle guitares acoustiques et textures électroniques, dans un mélange étrange et sublime. À l’opposé du ton enjoué de ‘Honest Man’, cette dualité illustre parfaitement l’essence de Genovese.

 

« Tout ce que je fais est intense, parce que je ressens tout avec intensité — la lumière comme l’obscurité », admet-elle.

 

Intense, oui, mais toujours avec émotion. En s’affranchissant du regard des autres, Xenya Genovese entre dans sa période la plus authentique et inspirée.

 

« J’apprends à faire ce que je veux, que ça plaise ou non », conclut-elle.

 

Une attitude libre et franche — et, paradoxalement, irrésistiblement attachante.